Nous avons conscience que ce lieu ne pourra jamais être totalement exempt de mécaniques d’oppressions, de même pour le contenu de nos sources, mais nous partons du principe que nous ne sommes pas parfait.es, et que nous pouvons apprendre.
Par mécaniques d’oppressions, nous entendons tous rapports de dominations, de genre, classe, race, corporalité, culture, santé, et ainsi de suite.
Pour limiter le risque de rapports de domination au sein de cet espace, nous avons choisi de proposer l’accès de la bibliothèque la majeure partie du temps en non-mixité choisie de genre (pas d’hommes cis).
D’autres non mixités choisies sont possibles, sur proposition, pour une visite à la biblio ou pour l’organisation de réunions ou d’événements.
La non mixité choisie est une forme d’organisation et de solidarité qui permet de se retrouver entre pair.e.s et entre personnes concernées par une ou des mêmes oppressions. Cela permet de pouvoir échanger, discuter, réfléchir et de décompresser sur/à propos de certaines choses sans devoir incessamment expliquer ou argumenter sur tel ou tel comportement ou idée politique face à une personne non concernée par une oppression.
La non-mixité ne garanti pas une absence d’oppressions ou de rapports de domination, mais elle permet de limiter nos interactions à un cadre choisi et moins oppressant, dans l’idée.
Nous souhaiterions amener des non-mixités modulables et variées. La non-mixité offrant un espace à «toutes personnes opprimées» n’est selon nous pas vraiment aménageable, à cause de la complexité des rapports de domination. Si nous souhaitons privilégier des non-mixités choisies à défaut d’une non-mixité qui engloberait toutes les oppressions, c’est bien parce que dans la toile des oppresseurs-opprimé.es, nous appartenons tous.tes tantôt à un groupe de privilégié, tantôt à un groupe d’opprimés.
N’hésitez-donc pas à vous adresser au collectif de la Molène si vous souhaiteriez aménager un moment de non-mixité spécifique.
POURQUOI LA NON-MIXITé FAIT-ELLE PEUR, EST DéCRéDIBILISéE, MOQUéEE, … POURQUOI NOUS VOULONS DES POSSIBILITES D’ESPACE NON-MIXTE A RENENS-LAUSANNE :
– parce qu’il n’y en a pas.
– parce que certaines personnes ne comprennent pas pourquoi ces possibilités devraient exister.
– parce que beaucoup sont contre, sans se demander pourquoi certain-e-sx peuvent ressentir le besoin de ces espaces.
– parce qu’il y a une assimilation entre non-mixité et fermeture d’esprit.
– parce que quand quelqu’un-e-x se dit féministe il y a des dents qui se serrent, des esprits qui se ferment et des émotions négatives qui ressortent.
– parce que quand quelqu’un-e.xß dit je suis féministe il y a toujours des gen-te-sx pour vouloir remettre un question tout ce qu’ille veut, pense, dit.
– parce que le sexisme, le racisme, le masculinisme, le validisme, le capacitisme, la transphobie, l’homophobie, le spécisme existent.
– parce que ces oppressions sont systémiques, qu’elles font parties de la société et qu’on a été construit-e-sx avec. Alors, c’est impossible de ne pas être sexiste, validiste, raciste, capacitiste, transphobe, homophobe, spéciste si, à un moment donné, on ne prend pas le temps d’y réfléchir et d’arrêter ça.
– parce que, ça ne marche pas de simplement décider qu’on ne perpétue pas ces oppressions. Pour arrêter de les perpétuer, ça prend du temps et beaucoup, beaucoup de remise en question.
– parce que le désaccord systématique ce n’est pas remettre en question, c’est remettre en cause. Mettre en doute l’utilité de lutter contre les inégalités et les oppressions c’est les nier. On ne devrait pas toujours avoir à se justifier de ne pas vouloir être et vivre dans une société transphobe, homophobe, raciste, sexiste, essentialiste, masculiniste, validiste, spéciste, capacitiste, irrespectueu-se-x des différences, …
– parce que même en non-mixité nous perpétuons ces oppressions et qu’il est essentiel que les personnes qui luttent contre des oppressions les éliminent de leurs schémas réactionnels. Que, pour se faire, on est plus efficaces avec des gen-te-sx qui ont en envie aussi qu’avec des gen-te-sx qui trouvent que ça n’existe pas, que ce n’est pas grave, qu’illes ne sont pas comme ça, qu’on devrait plutôt rigoler.
– parce que certaines personnes ne veulent pas penser les oppressions et cesser de les perpétuer.
– parce que parfois des personnes oppressées ont envie de se retrouver avec d’autres personnes qui subissent les mêmes oppressions sans les personnes qui bénéficient de ces oppressions.
– parce que certain-e-s veulent venir juste parce qu’on leur dit qu’ils peuvent pas.
– parce que ça nous rend tristes chaque fois que nous voyons les esprits se fermer quand on dit féminisme où bien non-mixté. Parce des gen-te-sx vont trouver ridicule que ça nous rende triste et que nous l’écrivions.
– parce que quand il y a eu une tentative de maison non-mixte dans la région, beaucoup de gen-te-sx ont pas compris et craché dessus.
Et tout ça y compris dans les milieux militants.